Louis PERRIN
(1923 - 2019)
Le Routier, 3ème du nom, n'est plus. Il nous a quitté tout dernièrement dans sa 96ème année. Il est parti sans souffrance, emporté dans un bel âge après une vie bien remplie. Victime d'une fracture du col du fémur il y a un peu plus d'un mois, il avait été opéré avec succès à l’hôpital Philippe le Bon à Beaune. Mais s'étant sans doute luxé sa prothèse, il ne s'est pas réveillé de cette nouvelle anesthésie.
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Mon
père est né le 28 novembre 1923 à Suze, un hameau de la commune de
Marcheseuil (21) entre Auxois et Morvan au pied de la Montagne de Bard.
Ses parents, Marcel PERRIN (1895-1990) et Marie Yvonne MENEVAUT
(1900-1998) se marient en 1923. Ils sont paysans sur une petite
exploitation d'une dizaine d'hectares avec quelques vaches laitières et
un cheval pour assurer les gros travaux agricoles. Mon grand-père
paternel participe à la Grande Guerre, est trois fois blessé et deux
fois cité. Titulaire de la Croix de Guerre 14-18 et de la Médaille
Militaire, il sera décoré de la Légion d'honneur en 1985. Ma grand-mère
paternelle élève trois enfants, mon père, l'ainé et ses deux sœurs,
Marie (1926-2017) et Jeanne Gabrielle (1935).
(Affranchissement de Manlay du 8 octobre 1907)
Mon père portait le
surnom de "Routier" bien que de moins en moins usité et connu du public.
Il le devait à son arrière-grand-père, Pierre PERRIN (1843-1936) qui
fait prisonnier à Sedan en 1870, revint de sa captivité à pied de Prusse
à son village natal de Suze. Je me rappelle étant plus jeune, lorsque
je me présentais comme étant le fils ou le petit-fils de Louis ou de
Marcel PERRIN, les gens me rétorquaient "Ah oui la famille Routier !"
(De gauche à droite : mon père âgé de 10-12 ans, Anne PERRIN née DEBLANGEY, Pierre PERRIN "le Routier", Marie PERRIN. Debout : Yvonne PERRIN née MENEVAUT et Marcel PERRIN. La photo date des années 1935. La voiture appartenait à des cousins DEGUIGNAND de Dijon)
Louis
PERRIN fréquente l'école primaire de Suze jusqu'à l'obtention du
certificat d’études primaire. Un des ses instituteurs sera Louis
COIFFIER, un écrivain passionné du Morvan qui écrira entre autre "Morvan
Terre d'Amour".
A
l'issue de ses courtes études et mon père m'a souvent fait part qu'il
regrettait de ne pas avoir continué plus loin pour obtenir plus
d'instruction, il est placé comme apprenti chez M. CHAMPOMMIER, maçon à
Manlay. Là il apprend le dur métier de maçon et de tailleur de pierre.
Il faut se rappeler qu'à cette époque le gros matériel n'existe pas.
Tout se fait à la main et les journées sont longues. Les déplacements se
font à vélo avec la caisse à outils qui contient la truelle, la
taloche, le marteau et les burins, fixée sur le porte bagages. Les
chantiers se succèdent, les muscles se développent et la carrure se dessine.
Arrive
la guerre qui est qualifiée de drôle dans ses débuts. Mon père de la
classe 43 ne sera donc pas incorporé et il n'ira pas faire la tenaille
dans la forêt de Machecoul ! Par contre la Côte d'Or est occupée et en
1942 les Allemands biens présents à Marcheseuil et à Manlay,
construisent un fortin au sommet de la Montagne de Bard en
réquisitionnant la population. Mais mon père ne fait pas partie des
réquisitionnés. Il évite également le S.T.O. grâce à une fausse carte
d'identité qui le rajeunit, obtenue par le truchement d'un secrétaire de
mairie qui n'a pas fait allégeance au maréchal. Mais le risque de
partir en Allemagne devient trop important et mon père gagne le maquis
plus exactement la 5ème compagnie du groupe Bayard. Son chef est Georges
Arnol bien connu à Arnay le Duc.
(Documents Olivier DUVEAU - Lacanche)
(Article en cours de rédaction ...)
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