dimanche 17 novembre 2019

La Lettre du Routier n° 15 - Georges DEVOITINE



Georges DEVOITINE

(1933 - 2019)

Geogeo a tiré sa révérence. Le 25 octobre dernier emporté par un cancer généralisé, Geogeo a rejoint les siens et ses copains de jeunesse partis avant lui. Incinéré à Gap le 28 octobre dans l'intimité familiale et en présence de ses plus proches amis, ses cendres ont été déposées au cimetière de Magny-Lambert (21) sur la tombe de ses beaux-parents à l'issue d'une cérémonie laïque. C'est sa fille Lydie qui lui a rendu un dernier hommage bouleversant en énumérant tous les bons moments partagés ensemble. Ensuite et avec beaucoup d'émotion, Jean-Jacques Joly, son complice arnétois, a lu un éloge en souvenir de notre Geogeo dont je vous livre le préambule, une citation de Jean d'Ormesson.

"Il y a quelque chose de plus fort que la mort, c'est la présence des absents dans la mémoire des vivants."





Geogeo est né le 6 août 1933 à Escrennes dans le Loiret, le berceau familial de sa mère, Denise Girard et des ses aïeuls maternels. Il connaîtra à peine son père, Firmin, employé de la COOP, né en 1902 à Crouy sur Ourcq (77) et qui décède en 1938 à Château-Thierry (02). Firmin était un musicien hors-pair qui léguera cet amour de la musique à son arrière-petit-fils, Benoit Perrin. Geogeo est élevé par sa mère, née en 1903 à Escrennes (45) et décédée à Arnay le Duc (21) en 1985 mais aussi par sa grand-mère paternelle, Marie-Louise Gourlet (1885-1975).

 (Langé comme il se doit, dans les bras de sa maman le 27 septembre 1933)

(17 mars 1934)


 (22 juillet 1934)

(16 août 1937 au Monument américain à Château-Thierry)

(Juin 1948)

(D'autres photos à suivre ...)

En âge de travailler, Geogeo secondera sa mère dans divers magasins de la COOP dans les départements de l'Aisne et de la Marne. Passionné de foot et pratiquant assidûment ce sport, c'est ainsi qu'il fera la connaissance de Pierre Brébant †, son ami de toujours, cultivateur puis viticulteur à Ste Gemme (51) et longtemps maire de cette commune.

Le 20 avril 1953 alors qu'il demeure à Brasles dans l'Aisne, il obtient son permis de conduire.

 
Vient ensuite le service militaire qu'il effectue dans les transmissions à Laval (53) puis à Bitche (57) en 1954. Ah, Bitche, que de souvenirs ! Combien de fois nous a-t-il raconté les mêmes anecdotes en pensant que c'était la première fois ? Le central téléphonique où il avait été muté, le mur qu'il sautait régulièrement pour aller retrouver quelques bonnes amies, ses quatre cents coups avec son copain Marcel Gaudy, ... etc.
Mais Bitche c'est surtout la ville où il rencontre Marie-Thérèse Schummer qui deviendra sa femme en 1957. Marie-Thérèse née en Côte d'Or à Chemin d'Aisey d'un père luxembourgeois (Jean Schummer 1905-1978) et d'une mère lorraine (Maria Hauck 1904-2000), demeurant à cette époque à Magny-Lambert (21), se rendait souvent en vacances dans la famille à Roppviller non loin de Bitche. Cette année là, accompagnée par deux de ses frères, Joseph et Néné, qui étaient censés la surveiller, elle tomba sous le charme du beau militaire à tout jamais.

 (Laval 10 juin 1954)

(Laval 1954)

(Laval 14 juillet 1954)

 (Bitche 1954)

(Bitche 1954, le central téléphonique pour appeler le 22 à Asnières)
(Bitche 1954, brigadier/chef)
Mais la période est troublée. Si la guerre d'Indochine est terminée depuis le 7 mai 1954 par la défaite de Dien Bien Phu, celle d'Algérie démarre par la Toussaint Rouge le 1er novembre 1954.
Et justement Geogeo est appelé sous les drapeaux le 7 mai 1954 dans les Transmissions d'abord à LAVAL puis à BITCHE. Il est nommé caporal le 31 janvier 1955 puis caporal-chef le 27 avril de la même année. Libéré de ses obligations légales, le 1er novembre 1955 il est maintenu sous les drapeaux. Il est muté à la 2éme batterie du 1er Régiment d'Artillerie (Mulhouse) le 1er décembre 1955. Le 3 décembre il est mis en route sur Marseille où il embarque sur la Pasteur et rejoint Casablanca au Maroc.
Il est renvoyé dans ses foyers le 10 mars 1956 et se retire à Coulonges en Tardenois (02).

 (A bord du Pasteur en décembre 1955)

 (A bord du Pasteur en décembre 1955)

(Arrivée à Casablanca)

(Poste de garde sur le toit d'un immeuble)

(Devant le poste)

(Devant le poste)

 (Place Lyautey à Casablanca)

(En opération à Ouezzane)




 (4 juin 1957 au départ d'une tournée en Juva 4 devant la COOP de Coulonges-Cohan dans l'Aisne)




(Article en cours de rédaction ...)

mercredi 14 août 2019

La Lettre du Routier n° 14 - Louis PERRIN




Louis PERRIN

(1923 - 2019)

Le Routier, 3ème du nom, n'est plus. Il nous a quitté tout dernièrement dans sa 96ème année. Il est parti sans souffrance, emporté dans un bel âge après une vie bien remplie. Victime d'une fracture du col du fémur il y a un peu plus d'un mois, il avait été opéré avec succès à l’hôpital Philippe le Bon à Beaune. Mais s'étant sans doute luxé sa prothèse, il ne s'est pas réveillé de cette nouvelle anesthésie.
-----

-----
Mon père est né le 28 novembre 1923 à Suze, un hameau de la commune de Marcheseuil (21) entre Auxois et Morvan au pied de la Montagne de Bard.

(Affranchissement de Manlay du 8 octobre 1907)

Ses parents, Marcel PERRIN (1895-1990) et Marie Yvonne MENEVAUT (1900-1998) se marient en 1923. Ils sont paysans sur une petite exploitation d'une dizaine d'hectares avec quelques vaches laitières et un cheval pour assurer les gros travaux agricoles. Mon grand-père paternel participe à la Grande Guerre, est trois fois blessé et deux fois cité. Titulaire de la Croix de Guerre 14-18 et de la Médaille Militaire, il sera décoré de la Légion d'honneur en 1985. Ma grand-mère paternelle élève trois enfants, mon père, l'ainé et ses deux sœurs, Marie (1926-2017) et Jeanne Gabrielle (1935).
Mon père portait le surnom de "Routier" bien que de moins en moins usité et connu du public. Il le devait à son arrière-grand-père, Pierre PERRIN (1843-1936) qui fait prisonnier à Sedan en 1870, revint de sa captivité à pied de Prusse à son village natal de Suze. Je me rappelle étant plus jeune, lorsque je me présentais comme étant le fils ou le petit-fils de Louis ou de Marcel PERRIN, les gens me rétorquaient "Ah oui la famille Routier !"

 (De gauche à droite : mon père âgé de 10-12 ans, Anne PERRIN née DEBLANGEY, Pierre PERRIN "le Routier", Marie PERRIN. Debout : Yvonne PERRIN née MENEVAUT et Marcel PERRIN. La photo date des années 1935. La voiture appartenait à des cousins DEGUIGNAND de Dijon)
Louis PERRIN fréquente l'école primaire de Suze jusqu'à l'obtention du certificat d’études  primaire. Un  des ses instituteurs sera Louis COIFFIER, un écrivain passionné du Morvan qui écrira entre autre "Morvan Terre d'Amour".

A l'issue de ses courtes études et mon père m'a souvent fait part qu'il regrettait de ne pas avoir continué plus loin pour obtenir plus d'instruction, il est placé comme apprenti chez M. CHAMPOMMIER, maçon à Manlay. Là il apprend le dur métier de maçon et de tailleur de pierre. Il faut se rappeler qu'à cette époque le gros matériel n'existe pas. Tout se fait à la main et les journées sont longues. Les déplacements se font à vélo avec la caisse à outils qui contient la truelle, la taloche, le marteau et les burins, fixée sur le porte bagages. Les chantiers se succèdent, les muscles se développent et la carrure se dessine.

Arrive la guerre qui est qualifiée de drôle dans ses débuts. Mon père de la classe 43 ne sera donc pas incorporé et il n'ira pas faire la tenaille dans la forêt de Machecoul ! Par contre la Côte d'Or est occupée et en 1942 les Allemands biens présents à Marcheseuil et à Manlay, construisent un fortin au sommet de la Montagne de Bard en réquisitionnant la population. Mais mon père ne fait pas partie des réquisitionnés. Il évite également le S.T.O. grâce à une fausse carte d'identité qui le rajeunit, obtenue par le truchement d'un secrétaire de mairie qui n'a pas fait allégeance au maréchal. Mais le risque de partir en Allemagne devient trop important et mon père gagne le maquis plus exactement la 5ème compagnie du groupe Bayard. Son chef est Georges Arnol bien connu à Arnay le Duc.

 

 
 (Documents Olivier DUVEAU - Lacanche)

 (31 mai 2014)


(Article en cours de rédaction ...)