Ma grand-mère est la dernière d'une famille de six enfants. Voici ses frères et sœurs :
Il est à noter que cette fratrie a payé un lourd tribu lors de la Grande Guerre !
Que vient faire cet individu, l'arrière-grand-père de ma grand-mère
Hélène COLLIN, dans ma généalogie? Pour cela il faut encore remonter sur plusieurs générations jusqu'à
François ROBINEAU (1555-1651), un bourgeois parisien qui épousa
Paule THOMASSE (°1557) originaire par ses ancêtres de Silésie.
De cette union naquit
Pierre ROBINEAU (°1585), conseiller du roi et trésorier-gérant de la cavalerie légère de Paris.
Pierre ROBINEAU épousa
Renée MARTEAU (1593-1633) de Paris connue également sous le nom de
MAUREAU.
Vint ensuite
René Robineau de BECANCOURT dont la naissance remonte au 16 octobre 1625 dans la paroisse de St Nicolas des Champs à Paris. Il est Enseigne (officier chargé de porter le drapeau) au régiment de Turenne en 1643 et il immigre en Nouvelle-France en 1645 . Il épouse
Marie Anne LENEUF de la POTERIE (1632-1702) le 16 octobre 1652 à Trois-Rivières. Il obtient la concession de la seigneurie de Bécancour en face de la ville de Trois Rivières sur la rive droite du St Laurent. Il est également baron de Portneuf, fief situé entre Trois Rivières et Ville Québec en rive gauche du fleuve. Il décède le 12 décembre 1699 à Ville Québec où il est inhumé.
Son épouse
Marie Anne LENEUF de la POTERIE nait le 1er janvier 1632 à Thury-Harcourt dans le Calvados de
Jacques LENEUF de la POTERIE (1604-1687) marié en 1630 à
Marguerite LEGARDEUR de REPENTIGNY de TILLY (°1608).
Jacques LENEUF de la POTERIE nait le 7 novembre 1604 à Caen dans le Calvados. Il est protestant et immigre au Québec où il arrive le 11 juin 1636. Il est gouverneur de Trois-Rivières de 1645 à 1662. Il obtient de la compagnie de la Nouvelle-France la seigneurie de Portneuf le 16 avril 1647 qu'il cède ensuite à
René ROBINEAU le 7 juillet 1671.
----
----
----
Le 6 mai 1665 au décès d' Augustin de SAFFRAY de MEZY,
Jacques LENEUF de la POTERIE devient gouverneur par intérim de la Nouvelle France, ce dernier l’avait désigné
« pour estre son Lieutenant après son deceds ». Mais le conseil souverain de Nouvelle France s'y opposa et
Jacques LENEUF de la POTERIE s'embarqua pour la France où Louis XIV le confirma dans toutes ses prérogatives en 1667.
Jacques LENEUF de la POTERIE décède le 4 novembre 1687 à Trois Rivières.
Sources :
- http://genealogiequebec.info/testphp/info.php?no=41432
- https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Leneuf_de_La_Poterie
- http://www.biographi.ca/fr/bio/leneuf_de_la_poterie_jacques_1F.html
La Nouvelle France
La Nouvelle-France désignait
l'ensemble des possessions françaises en Amérique du Nord. Elle comprenait cinq colonies possédant leur propre administration :
le Canada, l'Acadie, la Baie d'Hudson, Terre-Neuve, la Louisiane. C'est un territoire énorme qui atteint ses dimensions maximales en 1700.
En 1534, Jacques Cartier qui cherchait une nouvelle route des Indes, découvre le Québec. La même année, il rentre en France et présente à François 1er, deux indiens fils du chef iroquoien Donnacona.
Le traité de Paris en 1763 qui met fin à la guerre des Sept Ans (1756-1763), sonne la perte de tous ces territoires qui sont dévolus à la Grande-Bretagne et à l'Espagne. Mais la France récupère l'archipel de St Pierre et Miquelon abandonné après le traité d'Utrecht en 1713.
http://www.frontenac-ameriques.org/histoire-et-memoire/article/nouvelle-france-canada-canada
Les filles du Roy
Dans ce nouveau monde presque essentiellement peuplé d'hommes, l’absence de femmes se fit rapidement ressentir. Après l'envoi de 200 filles à marier de 1634 à 1663, Louis XIV expédia en Nouvelle France près d'un millier de "filles du Roy", âgées de 15 à 30 ans, célibataires d'origine modeste et provenant plus particulièrement d'orphelinats de Honfleur, Dieppe ou La Rochelle. Pupilles du roi, elles débarquent avec une dote et participent à l'équilibre démographique et au doublement de la population de 1666 à 1672.
http://lesfillesduroy-quebec.org/publications/articles/de-la-societe-d-histoire/134-jeunes-parisiennes-parties-pour-la-nouvelle-france-au-xviie-siecle
----
Mais revenons à
René ROBINEAU de BECANCOUR, l'époux de
Marie Anne LENEUF de la POTERIE. Ils eurent au moins dix enfants dont
René ROBINEAU de BECANCOUR né le 3 septembre 1659 à Ville Québec et décédé le 5 octobre 1726 à Montréal.
C'est ce dernier qui intervient dans ma généalogie car il eut un enfant
René COURCAMBEC (1680-1761) d'une mère dont l'identité nous est inconnue. Mais il a fort à parier que cette femme fut une
COURCAMBEC, vraisemblablement une
fille de roi, originaire de Poncey les Athée dont les parents ou les grands-parents ont immigrés au Québec comme pionniers !
René COURCAMBEC épousa le 15 mai 1707 à Cap de la Madeleine,
Marie Jeanne Madeleine NORMANDIN (1680) dont le père originaire de La Rochelle et la mère de Mamers (72) s'installèrent au Québec.
Ils eurent un fils,
Pierre l'Angoumois COURCAMBEC (1700-1761) qui épousa à Rivière des Prairies en secondes noces
Jeanne Marie Anne DALLONGE (1705-1782).
----
Ce couple eut six enfants dont l'ainé
Pierre Langoumois COURCAMBEC (1730-1784). Ce dernier épousa le 8 novembre 1762 à Varennes (Québec),
Marie Catherine HEBERT née le 10 septembre 1742 dans cette même ville.
Marie Catherine HEBERT est la quatrième génération de Québécois. C'est son arrière-arrière-grand-père,
Augustin HEBERT dit Jolicoeur, Parisien qui émigra au Québec après son mariage en 1646 avec
Adrienne DUVIVIER, elle même originaire de l'Aisne.
Du couple
COURCAMBEC-HEBERT vinrent au monde douze enfants. Seuls deux garçons,
Jean Baptiste (1775-1798) et
Jean Louis (1780-1854) survécurent . La présence d'une fille,
Marie Catherine COURCAMBEC née le 25 mars 1784 à Montréal est présente à l'état civil mais nous n'avons aucun renseignement la concernant.
Après le décès de son mari (
Pierre COURCAMBEC), le 18 janvier 1784 à Montréal (Québec) et après la naissance de sa dernière fille
Marie Catherine,
Marie Catherine HEBERT se remaria avec
Jean MENETRIER le 20 juin 1785 à Montréal. Ce dernier était né Athée (21) le 22 mai 1748.
Et ce détail a de l'importance !
De cette nouvelle union,
Marie Catherine HEBERT donna naissance à
Marie Angélique le 13 février 1788. Mais cette fille décéda 5 jours plus tard.
On peut penser que ce dernier décès déclencha chez
Marie Catherine HEBERT l'envie de quitter le Québec pour retourner en France, le pays de ses ancêtres ! Mais pour s'installer où ?
Ce retour s'effectua entre
1788, date du décès de sa dernière fille et
1795, date du mariage de son fils
Jean Baptiste COURCAMBEC qui épousa à Athée (21) le 15 décembre 1795
Magdelaine CAMP (1773-1840) qui n'est autre que l'arrière-petite-fille de
François CAMP (1677-1750) mon aïeul à la IX génération (mon SOSA n° 450).
Alors pourquoi
Marie Catherine HEBERT s'installa-t-elle à Poncey les Athée où elle décéda le 22 janvier 1797 ?
Tout simplement parce que son dernier mari,
Jean MENETRIER est originaire d'Athée, village qui constitue naturellement un point de chute lors de leur retour sur le vieux continent. On peut également facilement imaginer que le retour ne fut pas des plus simples. A cette époque traverser l'Atlantique était une aventure. Le voyage était long, à la merci des éléments et sans doute onéreux ! Mais peut-être que le couple
MENETRIER-HEBERT avait-il fait fortune dans le commerce des fourrures ?
Marie Catherine HEBERT s'installe donc sur les bords de la Saône avec son mari et ses deux garçons, orphelins de leur père.
Jean MENETRIER décède le 22 janvier 1797 à Poncey les Athée.
Marie Catherine HEBERT se remarie pour la troisième fois le 29 janvier 1799 à Auxonne (21) à l'âge de 56 ans avec
Pierre LERAT (1761-1819).
Elle décède le 29 janvier 1818 à Poncey les Athée.
Jean Baptiste COURCAMBEC marié à
Magdelaine CAMP, ma "cousine" assure une descendance qui se déclinera en
CourcambecK et qui nous est connue jusqu'à nos jours.
Jean Baptiste décède le 20 Nivose An 6 (9 janvier 1798) à Poncey les Athée.
Quant à
Jean Louis COURCAMBECK mon arrière-arrière-arrière-grand-père (mon SOSA n° 62), il se marie une première fois en 1800 avec
Jeanne LERAT (1779-1812) et une seconde fois le 17 novembre 1812 avec
Jeanne BAUDRY (1778-1854), mon aïeule.
Epilogue
Jean Louis COURCAMBECK possède du sang bleu dans les veines par son arrière-arrière-grand-père,
René ROBINEAU de BECANCOUR (1659-1726).
Ce dernier a vraisemblablement engrossé la bonne, une
COURCAMBEC dont le prénom nous est inconnu.
Cette
COURCAMBEC que nous pourrions prénommer
Bonne, un prénom répandu jadis, pourrait très bien être originaire d'un village des bords de la Saône comme Athée ou Poncey les Athées ?
De condition modeste,
Fille de Roy peut-être, elle aurait émigré au Québec !
Usée par les décès successifs d'au moins huit de ses enfants puis par celui de son mari,
Marie Catherine HEBERT rentre au pays avec son second mari,
Jean MENETRIER, natif d'Athée et avec ses deux derniers garçons qu'elle a eu avec
Pierre COURCAMBEC qui font souche à leur tour dans le pays du Val de Saône.
La boucle est bouclée !
- -- o -- -
Philippe PERRIN - 7 février 2017